Dans la petite rue colorée du 22 novembre, au numéro 13 il existe un appartement aux apparences ordinaires. Cependant, au deuxième étage, en poussant la porte on y trouve les locaux d’une association qui a plus de 60 ans : le planning familial. Revenons sur ce lieu, son histoire, son rôle, ses missions et ses ressources.
Présentation de l’association
C’est dans les années 60, après une bataille juridique et médiatique pour le droit à la contraception que le planning familial[1] s’est implanté partout en France. L’association compte actuellement 20 fédérations régionales qui regroupent 69 associations territoriales autonomes. Ces dernières offrent ainsi des conseils et une orientation en matière de sexualité sur l’ensemble du territoire. Si l’objectif initial du planning familial consistait à leur donner accès à une contraception sécurisée, ses missions sont devenues plurielles.
[1] De son nom complet « mouvement pour le planning familial »
Les ressources à disposition du public
Le planning familial de Strasbourg se distingue par la richesse des ressources mises à disposition. Il s’agit de services confidentiels et gratuits tels que des tests de grossesse, une aide à l’interruption volontaire de grossesse, aux dépistages et des échanges autour de sujets variés tels que la sexualité, les violences, le plaisir, le consentement et les relations. L’association propose également l’accès à deux groupes de paroles dont l’un dédié aux victimes de violences et l’autre aux personnes bisexuelles et pansexuelles. En cas de besoins spécifiques, le planning familial oriente vers des structures spécialisées telles que le CeGidd[1], le CIDFF[2] ou d’autres structures partenaires. Il existe également une ligne d’écoute nationale accessible au 0800 08 11 11 et ouverte de 9h à 20h tous les jours sauf le dimanche.
En somme, l’association dépasse son statut d’institution médicale pour incarner une organisation au service de l’éducation, de l’émancipation, de la santé et du bien être de tous et de toutes. Et parmi les ressources mises à disposition, se trouve une grande bibliothèque qui orne le mur de la salle d’attente et dont il est possible d’emprunter les ouvrages.
[1] CeGIDD : Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic des infections par les virus de l’immunodéficience humaine, des hépatites virales et des infections sexuellement transmissible. L’antenne Strasbourgeoise du CeGIDD est située au Nouvel Hôpital Civil.
[2] Centre National d’Information des droits des femmes et des familles.
Quelques suggestions bibliographiques
La bibliothèque regorge d’ouvrages traitant des thématiques telles que l’éducation sexuelle , la transidentité, le féminisme intersectionnel[1] ou encore les mécanismes de manipulation appliqués aux relations. La liste des sujets n’est pas exhaustive et les ressources offrent une opportunité de trouver des réponses à une grande diversité questions.
Pour celles et ceux qui seraient intéressé.e.s par ces ouvrages, voici quelques suggestions du planning familial :
- Tant pis pour l’amour – Sophie Lambda. Ce roman graphique suit une jeune femme dans sa relation amoureuse toxique. Une réflexion sur la manipulation dans les relations amoureuses, pour apprendre à reconnaître des comportements malsains.
- La conversation des sexes – Manon Garcia. Une analyse de la notion de consentement. Si ce terme prend de plus en plus de place dans le débat public depuis #MeToo, il mérite sans doute un examen dans ces aspects à la fois juridique, moral et politique. Cette autrice à la formation philosophique nous propose ici ce que Gloria Steinem appelle ‘’l’érotisation de la domination’’.
- Les crocodiles – Thomas Mathieu. Qu’y-a-t-il de mieux pour saisir les enjeux et la gravité des discriminations sexistes, qu’une plongée de vécus individuels ? Thomas Mathieu confie en filigrane la réponse à cette question en illustration des situations de machisme, de harcèlement de rue ou de paternalisme qui lui ont été rapportées par des femmes. Un moyen de se questionner sur les relations hommes/femmes dans notre société, le tout en dessin et en couleurs.
Il est possible de consulter ces ouvrages et bien d’autres en adhérant au planning familial pour un montant de 8 euros.
[1]L’intersectionnalité est une approche sociologique qui considère que les différents types de discriminations s’articulent et se renforcent entre eux. On parle donc d’une lutte intersectionnelle, lorsqu’on aborde la lutte contre les discriminations comme un tout cohérent et non comme des luttes cloisonnées.
Envie d’en savoir plus sur le planning familial ?
Pour en savoir plus sur le planning familial, il est possible de consulter les ouvrages suivants :
- Affaire sensible: L’affaire des époux Bac et la création du planning familial (2019) – Fabrice Drouelle – France inter.
- Tristes grossesses – Danièle Voldman et Annette Wieviorka – Seuil.
Afin de rester informés sur les événements (ateliers, etc.) organisés par l’association, vous pouvez la suivre sur les réseaux sociaux :
Le Centre Gaston Berger présente le planning familial de Strasbourg dans le cadre de son action en faveur des diversités et du bien-être étudiant